L'Internationale

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Paroles : Eugène Pottier.

 

Musique : Pierre Degeyter.

 


Ce texte daté par Eugène Pottier de juin 1871 n'a jamais été publié avant 1887. Il semble que ce soit de cette époque que date la version que nous connaissons.
D'abord répandue dans le Nord, l'Internationale a été chantée au cours du 14e congrès du POF à Lille en juillet 1896 ;
par l'ensemble des tendances socialistes lors de la clôture du congrès unitaire de Paris (1899) et au congrès socialiste international de Paris( septembre 1900).
En 1910, l'interprétation par 500 musiciens et choristes au congrès international de Copenhague, consacrait l'œuvre de Pottier et Degeyter comme hymne du mouvement ouvrier internationalement reconnu.

C'est la lutte finale:
Groupons-nous, et demain,
L'Internationale
Sera le genre humain.

Debout! les damnés de la terre!
Debout! les forçats de la faim!
La raison tonne en son cratère,
C'est l'éruption de la fin.
Du passé faisons table rase,
Foule esclave, debout! debout!
Le monde va changer de base:
Nous ne sommes rien, soyons tout!

Il n'est pas de sauveurs suprêmes:
Ni Dieu, ni César, ni tribun,
Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes!
Décrétons le salut commun!
Pour que le voleur rende gorge,
Pour tirer l'esprit du cachot,
Soufflons nous-memes notre forge,
Battons le fer quand il est chaud!

L'État comprime et la loi triche;
L'Impôt saigne le malheureux;
Nul devoir ne s'impose au riche;
Le droit du pauvre est un mot creux.
C'est assez languir en tutelle,
L'Égalité veut d'autres lois;
"Pas de droits sans devoirs," dit-elle,
"Égaux, pas de devoirs sans droits!"

Hideux dans leur apothéose,
Les rois de la mine et du rail
Ont-ils jamais fait autre chose
Que dévaliser le travail:
Dans les coffres-forts de la bande
Ce qu'il a créé s'est fondu.
En décrétant qu'on le lui rende
Le peuple ne veut que son dû.

Les rois nous soûlaient de fumées,
Paix entre nous, guerre aux tyrans!
Appliquons la grève aux armées,
Crosse en l'air et rompons les rangs!
S'ils s'obstinet, ces cannibales,
A faire de nous des héros,
Ils sauront bientôt que nos balle
Sont pour nos propres généraux.

Ouvriers, paysans, nous sommes
Le grand parti des travailleurs;
La terre n'appartient qu'aux hommes,
L'oisif ira loger ailleurs.
Combien de nos chairs se repaissent!
Mais, si les corbeaux, les vautours,
Un de ces matins, disparaissent,
Le soleil brillera toujours!

C'est la lutte finale:
Groupons-nous, et demain,
L'Internationale
Sera le genre humain.

 

Publié dans Chants

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